Errö
© Philipp Hugues Bonan
« Le collage, c’est la partie la plus excitante de mon travail, la plus libre; c’est presque une écriture automatique. C’est là que je trouve des solutions formelles pour saturer l’espace, mon côté “all-over”, comme on dit pour les artistes abstraits américains. Le collage, c’est à la fois l’original et le modèle. »
© Philipp Hugues Bonan
Né Gudmundur Gudmondsson le 19 juillet 1932, Erro est un artiste islandais postmoderne. De 1949 à 1954, Erro étudie l’art à Reykjavik, puis à Oslo et à Florence. Il entre ensuite à l’Ecole de Mosaïque de Ravenne en 1955, avant de s’installer à Paris en 1958, où il rencontre des artistes, écrivains et critiques du mouvement surréaliste tels que André Breton, Brauner, Masson, Max Ernst, Man Ray, Miro ou encore Duchamp.
En 1964, à New York, il renonce définitivement à inventer des formes personnelles et se lance dans ses fameux « tableaux-collages ». Tout au long de sa vie, Erro voyage aux quatre coins du monde et collecte des images (photos d’actualité, publicités, bandes dessinées, affiches, documents politiques…) qui sont sa source d’inspiration. Ainsi, il les choisit, les assemble et les accumule sur des toiles.
De chacun de ses périples naissent des réservoirs d’images drôles, ironiques ou encore militantes dont il en découle souvent des séries, comme les cycles chinois, politiques ou érotiques, entre autres. Ce pionnier du mouvement de la figuration narrative révèle et dénonce, à travers ses œuvres, les absurdités – voire les aberrations – de la société contemporaine. Ainsi, cet artiste qui n’est d’ailleurs ni conventionnel, ni traditionnel réunit des figures de cartoons et des despotes historiques dans un univers prédominant qu’est la bande dessinée. Chacune de ses œuvres est un échantillon culturel inspiré de tous les pays que Erro a parcouru tout au long de sa carrière.