Hatchikian Gallery et la Maison de Production d’Art Quai 36 ont le plaisir de présenter l’artiste Vincent Abadie Hafez aka Zepha pour une exposition événement intitulée Art Habité, qui se déclinera à travers deux lieux : chez Quai 36 au sein du nouveau pôle culturel de la Fondation Fiminco à Romainville, destination artistique de l’est parisien, et à l’Hôtel Claridge sur les Champs- Élysées à Paris.
Après l’exposition Carte Blanche à Yann L’Outsider, Hatchikian Gallery et Quai 36 poursuivent leur collaboration pour mettre à l’honneur des artistes qui associent interventions murales et travail en atelier, dans une démarche résolument contemporaine qui entremêle l’indiscipline frondeuse venue de l’art urbain et la recherche picturale tendue vers l’abstraction.
L’œuvre de Vincent Abadie Hafez est inspirée d’une esthétique de la lettre calligraphiée, pour créer une langue visuelle singulière qui honore la source mémorielle du texte, manière de transmettre l’écriture du récit de l’humanité, tout en s’appropriant librement, par la vitalité des lignes, des courbes, des formes et des couleurs, une poésie graphique métissée qui transcende les cultures et actualise ce lien qui nous inscrit dans la temporalité d’un monde commun.
Vincent Abadie Hafez utilise différents supports : toiles, murs, « matrices » gravées sur zinc qui renvoient à l’idée d’un universel originel, bas-reliefs, qu’il travaille à l’encre, à la bombe, à l’acrylique, pour des effets de volume et de matière qui donnent aux lettres calligraphiées un élan particulier, composant un dialogue visuel entre les civilisations.
Chez Quai 36 (Romainville), l’exposition Art Habité se déroulera en deux parties, deux séquences pour explorer différentes références temporelles de l’œuvre. Art Habité Partie 1 se tiendra tout l’été du 18 juin au 3 septembre et présentera une série d’œuvres que l’artiste a imaginées comme empreintes du temps long, celui qui dans l’épure de l’abstraction étire l’écriture des origines jusqu’au futur à inventer, tissant un récit de la transmission enrichi de l’indiscipline créative
Lors du vernissage du 18 juin, Vincent Abadie Hafez réalisera une performance en initiant une œuvre collective et participative qui se révélera marquée de l’intervention de chacun, jouant de la dialectique du visible et de l’invisible des lettres qui s’effacent et réapparaissent à l’instar d’un palimpseste.
L’exposition Art Habité se décline en une scénographie parallèle à l’Hôtel Claridge à partir du 23 juin. Vincent Abadie Hafez va s’inspirer de l’histoire de cet hôtel emblématique des Champs-Élysées, témoin des mouvements de vie artistique parisienne tout au long du XXème siècle et dont les murs résonnent des éclats de voix des icônes de la littérature, de la musique, ou du cinéma qui ont laissé les souvenirs de leur passage. Les œuvres présentées, de plus petit format, trouveront leur place dans l’architecture et les éléments de design art déco du lieu – dont les façades et la toiture sont inscrites au titre des monuments historiques – avec des compositions sobres et épurées jouant d’effets de transparence et de déclinaisons de couleurs autour d’une nuance, toujours dans l’esprit d’une calligraphie stylisée rendant hommage au texte mythique, que l’artiste imagine à la manière d’une danse du pinceau. Art Habité au Claridge se dévoilera, durant le vernissage du 23 juin, par une performance inaugurale de l’artiste, occasion d’éprouver la résonance entre son œuvre et la singularité du lieu.
À l’heure où la langue se codifie et tend à devenir fonctionnelle, la poésie calligraphique de Vincent Abadie Hafez, d’où fusent des mots visuels, est réjouissante de significations multiples, d’équivoques, de nuances, et d’une beauté graphique qui s’annonce comme une résistance fondée sur ce que les racines communes qui nous habitent nous offrent de liberté : l’art d’habiter le monde.