Jacques Villeglé
© Philipp Hugues Bonan
« La lacération représente pour moi ce geste primaire, c’est une guérilla des images et des signes. D’un geste rageur, le passant anonyme détourne le message et ouvre un nouvel espace de liberté. Pour moi, les affiches lacérées rapprochaient l’art de la vie et annonçaient la fin de la peinture de transposition. »
© Philipp Hugues Bonan
Jacques Villeglé, né Jacques Mahé de la Villeglé, à Quimper, le 27 mars 1926, est un peintre et plasticien français. Il est l’un des membres fondateurs des Nouveaux Réalistes, et est considéré comme le chef de file des affichistes. Aujourd’hui, il vit et travaille à Saint Malo.
Jacques Villeglé débute des études de peinture et de dessin aux Beaux-Arts de Rennes, où il rencontre Raymond Hains, qu’il suivra dans ses démarches. En parallèle, il travaille quelques temps chez un architecte : il se familiarise alors avec les questions d’urbanisme et d’espace public. De 1947 à 1949, il entre à l’Ecoles des Beaux-Arts de Nantes et y suit des cours d’architecture, avant de s’installer à Paris.
Au début de sa carrière, Jacques Villeglé collecte des objets sur les plages de Saint Malo et crée des sculptures. C’est à partir de 1949 qu’il commence une collection d’affiches lacérées. Il se dénomme alors « affichiste » et proclame la « guérilla des signes ». En 1958, il rédige une mise au point sur les affiches lacérées, Des Réalités Collectives, préfiguration du manifeste du Nouveau Réalisme. C’est d’ailleurs en 1960 que Jacques Villeglé intègre les Nouveaux Réalistes, avec Martial Raysse, Yves Klein, Arman, Jean Tinguely, Raymond Hains, Dufrêne et Spoerri. Ils prônent les « nouvelles approches perceptives du réel » et un art qui se veut non technique et proche de ce que l’on trouve dans la rue. Jacques Villeglé déclare : « Mon concept fut de prouver qu’une nouvelle race d’artistes non techniciens pouvait exister ». En 2007, il expérimente la sculpture avec les techniques traditionnelles (bronze, verre), mais également les techniques industrielles (acier corten, inox poli, miroir, fonte). Avec Raymond Hains, Jacques Villeglé s’approprie les déchirures abstraites et lyriques de la ville. Il intègre dans ses œuvres une dose de contestation politique, et détourne la publicité et la presse. Ses œuvres sont populaires et témoignent de la vie d’une époque (contexte politique, social, culturel).
