Après “Les Fleurs du Bien” à Paris, Angelina Guez expose une nouvelle collection d’œuvres à Bastia : “Les Fleurs du Soleil”. Audrey Hatchikian présente cette nouvelle exposition hors les murs de la galerie pour donner une respiration aux créations et leur permettre d’habiter un lieu où résonne le propos de l’artiste. L’île de beauté est venue comme une évidence dans la scénographie pour apporter la lumière qui rend grâce à ces Fleurs du Soleil.
Angelina Guez est une plasticienne solaire qui transforme la matière en joie. Son art est aussi un art de vivre qui célèbre la vie, l’amour et les rayons du soleil. S’inscrivant dans la lignée de l’art brut, elle crée au rythme du Jazz et de la Bossa Nova, accueillant l’éclosion spontanée venue de son âme d’enfant émerveillée et insouciante. Ses personnages sont des fleurs qui ouvrent leurs pétales, déploient leurs couleurs, irradient de leur chaleur et dansent pour enchanter le monde.
Une rencontre avec l’œuvre de Matisse, à l’âge de cinq ans, a initié sa frénésie jubilatoire à dessiner. Portée par une tribu familiale aimante et chaleureuse, Angelina a gardé intacte cette disposition instinctive, hors des contraintes de l’académisme, pour créer à partir d’un élan : celui de l’émerveillement.
C’est à Vallauris, dans la chaleur de l’été, qu’a eu lieu l’enchantement source d’inspiration des œuvres créées pour cette exposition : le regard d’Angelina Guez s’est illuminé pour la fresque murale de l’école, peinte aux couleurs de l’âge des rondes d’enfants. Toujours à la recherche de la grâce dans ses pérégrinations, l’artiste explore les manifestations décalées de l’art, en marge de l’empreinte des figures tutélaires, pour nourrir sa créativité. Les Fleurs du Soleil comptent à la fois des acryliques sur toile, des céramiques, des vases, des dessins, des sculptures.
Angélina Guez travaille sur des supports multiples qui accueillent la rondeur des contours, avec une prédilection pour le papier craft qui donne un mouvement à sa peinture : la magie de l’absorption opère et fait émerger des formes qui rappellent l’ouverture des pétales de fleurs. La céramique permet l’expression de la générosité des volumes. Les œuvres radieuses d’Angelina Guez dessinent, peignent et sculptent un monde féerique que l’on a envie d’habiter. Cocteau disait de la frivolité qu’elle était la plus jolie réponse à l’angoisse et parce que la joie est aujourd’hui dans le viseur des armes, cette énergie éclatante de grâce qui émane des fleurs d’Angelina Guez est une jolie figure de résistance.
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