En esthète inlassable, Pol Quadens dessine les traits d’un monde où la “marchandise”, fétiche de la laideur transactionnelle, se serait soustraite, évincée par la beauté de l’objet. Comme Kant l’écrivait pour poser les limites d’une marchandisation extensive, “Tout a ou bien un prix ou bien une dignité”, Pol Quadens dirait peut-être “ou bien un prix ou bien une beauté”. Sublimer la matière est un élan qui lui vient de l’enfance, une manière de s’inscrire au monde, devenir homme, dans la transmission d’une fierté à concevoir et fabriquer de beaux objets irréductibles à leur fonction. Né en 1960 à Bruxelles, il déploie une œuvre dont l’aboutissement réconcilie le design et l’art.