Youssef Boubekeur cherche à révéler, avec la précision de son trait monochrome de bic bleu universel, les parts d’ombre et de lumière intérieures, en déjouant les décloisonnements Homme /animal pour tracer les analogies comportementales et nous rappeler que le chemin de la sauvagerie à la civilisation n’est pas toujours linéaire. Son œuvre interroge la condition humaine au regard de l’altérité animale. Domestiquer l’animal en nous, refaire lien d’appartenance, un impératif adressé à l’humanité, à l’heure d’une hypermodernité qui promeut le règne du pulsionnel et encourage la prédation.
Les musées sont fermés mais les galeries restent ouvertes et l’Art s’invite dans des lieux où nous pouvons encore admirer le travail des artistes. Le Bon Marché Rive Gauche a donné carte blanche à Prune Nourry pour une installation monumentale, Amazone Érogène.
Jouant avec les volumes de l’atrium et des escalators emblématiques sous la verrière du grand magasin parisien, l’artiste présente une œuvre composée d’un sein, cible d’un côté de 888 flèches de bois et plumes, et de l’autre d’un arc. Une interrogation sur le féminin dans sa chair intime : l’artiste a sublimé son expérience personnelle de la maladie en cheminement artistique, manière peut-être d’échapper à la réification du corps et réintroduire un récit subjectif là où les protocoles peuvent donner l’impression de transformer le malade en résident secondaire de sa maladie ?