Toxic, l’irrévérence de la couleur

Pour voir à quoi ressemblait Toxic à 18 ans, le mieux est d’aller déambuler dans les collections du Whitney Museum à New York. Parmi les œuvres de Basquiat, la toile intitulée Hollywood Africans représente, dans ce langage visuel si singulier, un trio d’artistes formés par Basquiat lui-même, Rammellzee et Toxic, trois « gangsters » stéréotypés dans le mythe hollywoodien, trois new-yorkais afro-américains cherchant à inscrire leur nom dans un univers encore inaccessible et peu reconnaissants du talent issu des marges, des banlieues et des minorités. Une série de mots fait référence au rôle peu brillant réservé aux noirs dans les films de l’âge d’or du cinéma. Des mots slashés, rayés, qui en disent long sur la ségrégation qui fracture la société d’alors.