Bernar Venet vit aujourd’hui au Muy (Var) dans la fondation d’art conceptuel qu’il a créée en 2014, autour d’un moulin du 16e siècle acheté en 1989, épicentre d’un parc de sculptures et d’une galerie d’art. Un retour aux sources provençales pour ce fils d’un instituteur de Château-Arnoux, arrivé à Nice dans les années 60, pour un parcours artistique qui l’amènera quelques années plus tard à s’installer à New York. En 1966, un premier séjour à l’invitation d’Arman est le prélude de plus d’un demi-siècle de vie outre Atlantique.
L’indicible, l’intangible, l’insaisissable, Yves Klein a cherché, durant sa fulgurante existence, à les matérialiser dans le langage des pigments.
Le bleu Klein ou International Klein Blue, emblématique de l’oeuvre
Le bleu, une révélation : ce bleu outre-mer saturé, IKB, associé à un agent fixant qui lui permet de ne pas perdre son intensité, constitue le paradigme d’une œuvre flamboyante portée par l’idée d’une imprégnation universelle grâce à la couleur. Un bleu « outrebleu » qui irradie de vibrations de l’esprit. C’est pour Yves Klein la couleur la plus abstraite : « Le bleu n’a pas de dimension, il est hors dimensions. Toutes les couleurs amènent des associations d’idées concrètes tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu’il y a de plus abstrait dans la nature tangible et visible ». Le bleu IKB a été mis au point avec un chimiste de l’industrie pharmaceutique qui a aidé l’artiste à trouver un adjuvant, une résine synthétique qui sera nommée Rhodopas, et dont la propriété est de se rétracter en séchant pour laisser apparaître et révéler le pigment pur.