Youssef Boubekeur cherche à révéler, avec la précision de son trait monochrome de bic bleu universel, les parts d’ombre et de lumière intérieures, en déjouant les décloisonnements Homme /animal pour tracer les analogies comportementales et nous rappeler que le chemin de la sauvagerie à la civilisation n’est pas toujours linéaire. Son œuvre interroge la condition humaine au regard de l’altérité animale. Domestiquer l’animal en nous, refaire lien d’appartenance, un impératif adressé à l’humanité, à l’heure d’une hypermodernité qui promeut le règne du pulsionnel et encourage la prédation.
« Je peins la lumière qui vient de tous les corps », un propos d’Egon Schiele qui compte parmi les inspirations artistiques dont Kornel Zezula nourrit son travail. Les portraits de ce jeune artiste talentueux né à Wroclaw en 1991 et diplômé des beaux-arts de Paris irradient en effet d’une sensualité qui éclaire d’une manière singulière et intimiste les visages et les corps qui ouvrent au mystère de l’autre. Insatiable d’une culture artistique qui le porte autant vers la littérature, le cinéma, la peinture, la sculpture, Kornel Zezula est empreint de la richesse des nuances de l’être. Si la peinture est son langage, c’est parce que les mots échoueront toujours à approcher la singularité insaisissable de la profondeur de l’être. Cet autre qui irrémédiablement nous échappe, l’artiste le suggère, entre voile et dévoilement, par une esthétique qui donne à entrevoir une part de cette intériorité insondable et si fugace. Un jeu de transparences qui révèle toute la densité des émotions qui affleurent la peau d’un visage et les contours d’une silhouette.