L’indicible, l’intangible, l’insaisissable, Yves Klein a cherché, durant sa fulgurante existence, à les matérialiser dans le langage des pigments.
Le bleu Klein ou International Klein Blue, emblématique de l’oeuvre
Le bleu, une révélation : ce bleu outre-mer saturé, IKB, associé à un agent fixant qui lui permet de ne pas perdre son intensité, constitue le paradigme d’une œuvre flamboyante portée par l’idée d’une imprégnation universelle grâce à la couleur. Un bleu « outrebleu » qui irradie de vibrations de l’esprit. C’est pour Yves Klein la couleur la plus abstraite : « Le bleu n’a pas de dimension, il est hors dimensions. Toutes les couleurs amènent des associations d’idées concrètes tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu’il y a de plus abstrait dans la nature tangible et visible ». Le bleu IKB a été mis au point avec un chimiste de l’industrie pharmaceutique qui a aidé l’artiste à trouver un adjuvant, une résine synthétique qui sera nommée Rhodopas, et dont la propriété est de se rétracter en séchant pour laisser apparaître et révéler le pigment pur.
Steph Cop inscrit sa recherche artistique en immersion dans l’écosystème du Morvan où il a installé son atelier. La sculpture est partie prenante d’un cycle vital dont l’artiste explore l’étendue. En sculptant les arbres tombés à terre, il prolonge leur destin dans des figures qui perpétuent l’histoire mémorielle. Dans le déploiement de son œuvre, les Fragments sont une série sculptée qui tiennent une place toute particulière. Interlude ? Transition entre deux mouvements ? Une séquence de sculpture comme un moment artistique en suspens qui marque la fin du cycle ARO incarné dans le mouvement IX et l’élan vers une nouvelle dynamique créatrice, élan vers le monumental.
Après Venise, c’est à Paris que l’on pourra découvrir les œuvres de la collection Pinault dans un lieu d’exception : La Bourse de Commerce. Comme ce fut le cas pour Le Palazzo Grassi ouvert en 2006 et La Punta della Dogana ouverte en 2009, des monuments emblématiques du patrimoine sont rénovés en associant la splendeur historique et l’épure architecturale contemporaine signée Tadao Ando pour devenir les écrins d’une scénographie qui confronte l’héritage culturel et l’avant-garde d’aujourd’hui, pour une contemplation des œuvres dans un cadre inédit.
Jeff Koons, artiste contemporain le plus côté mais aussi le plus clivant investit le MUCEM Marseille pour créer un dialogue entre ses œuvres emblématiques et les collections d’art populaire conservées dans les murs en résilles de béton fibré conçues par l’architecte Rudy Ricciotti. Une carte blanche au plasticien qui ressemble un peu au mariage du chien et du homard. Quelle conversation imaginer entre une vingtaine d’œuvres qui ont marqué la flamboyante carrière de l’artiste, dont 19 issues de la collection Pinault et prêtées pour l’occasion, et les objets du quotidien, témoins de l’histoire des modes de vie populaires, appartenant au patrimoine ethnographique du MUCEM hérité de l’ancien Musée des Arts et Traditions Populaires de Paris ?
Peut-être avez vous flâné dans le jardin des Tuileries sans jamais les remarquer… le lieu compte nombre d’œuvres contemporaines à découvrir, acquises par l’Etat ou installées par des fondations. Il faut s’éloigner des allées principales et les chercher entre les arbres et les massifs de fleurs. Un regard sur trois d’entre elles à découvrir ou redécouvrir lors d’une prochaine promenade.
Steph Cop inscrit sa recherche artistique en immersion dans l’écosystème du Morvan où il a installé son atelier. La sculpture est partie prenante d’un cycle vital dont l’artiste explore l’étendue.
En sculptant des arbres tombés à terre, porteurs des stigmates d’une histoire mémorielle, il prolonge leur inscription dans le récit de l’Homme. IX, suite ordonnée de 9 formes – figures ARO, a constitué un mouvement majeur de l’œuvre de Steph Cop entre 2008 et 2020. Un mouvement qui s’est élaboré comme une exploration instrospective d’un rapport de l’Homme à l’arbre, une projection stylisée et épurée des multiples possibles de l’être-au-monde. Au hasard de projets artistiques, Steph Cop a rencontré le photographe Bálint Pörneczi. Il s’est demandé avec quel œil le portraitiste approcherait ses figures de ARO, personnifications de l’arbre. Car, le cycle ARO se terminant, le moment était sans doute venu d’ouvrir le face-à-face entre le je de l’artiste et la figure sculptée à un regard tiers, le moment de s’extraire du miroir anthropomorphique pour enfin pouvoir comprendre l’arbre comme une altérité, saisir le sublime de sa singularité, lui offrir une esthétique spécifique, hors de la projection de soi. L’œil du photographe aura été cette présence autre qui permet à chacun de trouver son propre lieu subjectif. Steph Cop a donc invité Bálint Pörneczi à le suivre dans ses pérégrinations en Morvan, source inspirante, à la rencontre des arbres et des sculptures, en immersion dans le cheminement artistique.
Les musées sont fermés mais les galeries restent ouvertes et l’Art s’invite dans des lieux où nous pouvons encore admirer le travail des artistes. Le Bon Marché Rive Gauche a donné carte blanche à Prune Nourry pour une installation monumentale, Amazone Érogène.
Jouant avec les volumes de l’atrium et des escalators emblématiques sous la verrière du grand magasin parisien, l’artiste présente une œuvre composée d’un sein, cible d’un côté de 888 flèches de bois et plumes, et de l’autre d’un arc. Une interrogation sur le féminin dans sa chair intime : l’artiste a sublimé son expérience personnelle de la maladie en cheminement artistique, manière peut-être d’échapper à la réification du corps et réintroduire un récit subjectif là où les protocoles peuvent donner l’impression de transformer le malade en résident secondaire de sa maladie ?
Les nuits confisquent nos joies ? Plus que jamais, profiter de la lumière du jour, du rayonnement de la beauté, se tourner vers l’Art pour trouver des moments de grâce. Une escapade entre Provence et Côte d’Azur, pour visiter trois lieux sublimes dédiés à l’Art : le Château La Coste près d’Aix-en-Provence, la Collection Lambert en Avignon, la Fondation Maeght à St Paul de Vence.