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Louise Bourgeois, Francois Morellet, Giuseppe Penone, Focus sur 3 œuvres contemporaines installées au Jardin des Tuileries

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Peut-être avez vous flâné dans le jardin des Tuileries sans jamais les remarquer… le lieu compte nombre d’œuvres contemporaines à découvrir, acquises par l’Etat ou installées par des fondations. Il faut s’éloigner des allées principales et les chercher entre les arbres et les massifs de fleurs. Un regard sur trois d’entre elles à découvrir ou redécouvrir lors d’une prochaine promenade. 

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The Welcoming Hands, sculpture de Louise Bourgeois

Louise Bourgeois (1911-2010)

The Welcoming Hands, 1996, Louise Bourgeois, œuvre acquise par l’Etat français en 2000 et installée au Jardin des Tuileries sur la terrasse près de la galerie du Jeu de Paume. A l’origine, l’œuvre a été réalisée pour Battery Park à NYC face à Ellis Island, lieu de passage des nouveaux arrivants où est érigée la statue de la Liberté à laquelle elle fait écho. Un ensemble de sculptures en mémoire des immigrés, célébrant l’accueil bienveillant, la protection, comme un geste de bienvenue. L’œuvre est composée de 6 sculptures de mains entrelacées en bronze posées sur 6 socles de granit de différentes tailles et hauteurs afin que, selon les intentions de l’artiste, chaque visiteur puisse s’asseoir et tenir les mains, « de la manière dont un adulte tiendrait la main d’un enfant, avec un sentiment de protection et d’affection ». «Le sujet était très émouvant pour moi, car je suis une américaine de première génération [au sens de l’immigration américaine, premier membre d’une famille à être naturalisé]. La pièce a été installée d’une manière spécifique dans un but spécifique ». Ces mains ont été modelées d’après celles, déjà vieillissantes, de l’artiste, et d’un enfant. Un conflit avait opposé Louise Bourgeois et l’administration de Battery Park City l’année suivant la création de l’œuvre. En effet, le musée de l’holocauste devant ouvrir ses portes sur le même site, les mains sculptées auraient pu être interprétées comme des parties du corps en référence aux camps de concentration. Les Welcoming Hands ont alors été déplacées dans le parc, et disposées dans une zone cachée par des branchages. L’artiste, qui n’ pas été informée, s’est dite blessée. Par son assistant Jerry Gorovoy, elle a fait savoir que le déplacer de l’œuvre sans son consentement était insultant. Pour Jerry Gorovoy, « Voilà ce qu’est l’art : les gens voient les choses de différentes façons. L’art nous fait réfléchir. Pensent-ils qu’en cachant les mains dans les buissons, les gens auront une interprétation différente ? ». Une bataille juridique s’en est suivie avec l’administration de Battery Park, s’estimant propriétaire de l’œuvre payée 350000 dollars et à ce titre libre de la déplacer. Ou s’arrête l’intention et la prérogative créatrice de l’artiste face à l’institution publique à l’origine de la commande ?  

Née en 1911, Louise Bourgeois s’est installée à NYC en 1938 jusqu’à son décès en 2010. Son œuvre d’artiste plasticienne organique iconoclaste est une manière de donner matière au langage de l’inconscient. Pour l’artiste, la création a toujours été proche de la thérapie et de l’analyse psychanalyse qui a accompagné son existence durant plus de 30 ans. L’art est une garantie de santé mentale, disait-elle. Elle le conçoit et le pratique comme un moyen d’exorciser ses souffrances et traumatismes d’enfance. L’œuvre est structurée par l’ambivalence des affects et la dualité des émotions. Les araignées iconiques de son héritage sont une métaphore de la figure maternelle, à la fois protectrice et dérangeante. Enfant, Louise Bourgeois passait des heures à regarder sa mère travailler dans l’atelier de restauration de tapisseries de son mari. L’araignée est cette mère qui file, tisse, protège de sa toile. Les araignées monumentales en bronze travaillé et torsadé sur de fines pattes en acier qui leur donnent une légèreté gracile sont exposées dans les plus grands musées et fondations d’art du monde. Des thèmes très personnels marqués par l’angoisse et le désir. « Je ne suis à la recherche ni d’une image, ni d’une idée, je veux créer du désir et de l’émotion ».  Coordonnées GPS de l’œuvre Welcoming Hands 48° 51′ 55″ N, 2° 19′ 22″ E

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Arcs de cercles complémentaires, installation de Francois Morellet

François Morellet (1926-2016)

L’œuvre a été créée et installée en 1999 sur une commande publique de l’État à l’artiste. Il s’agit d’une installation composée de six arcs de marbre de Carrare qui forment une courbe fragmentée (la fragmentation étant une des figures emblématiques du travail de l’artiste ; la recherche sur la fragmentation, la juxtaposition, l’interférence, transcende l’ensemble de son œuvre) Elle est disposée dans les niches en haut des voûtes le long des contreforts à l’entrée située place de la Concorde. L’artiste a conçu cette courbe en écho à la géométrie de celle formée par les grands plans inclinés qui se développent le long des contreforts du jardin des Tuileries. François Morellet, né en 1926, est un des représentants majeurs de l’art concret, plasticien de l’abstraction géométrique minimaliste. Les arcs de cercle s’inscrivent dans un mouvement qualifié par l’artiste de désintégration architecturale qui transforme la perception des espaces par un jeu minimaliste de lignes et de ruptures, de contrastes entre les matériaux. L’artiste joue avec subtilité des motifs formels pour bousculer la manière d’appréhender le réel et un instaure un jeu visuel déstabilisant avec le spectateur. Autant d’arrangements qui dialoguent avec leur contexte tout en mettant en scène une expérience visuelle. La rigueur géométrique épurée et la simplicité de l’harmonie ne sont cependant pas dénuées d’espièglerie et d’impertinence.  François Morellet, né en 1926,  est membre fondateur en 1960 du Groupe de recherche d’art visuel (GRAV). Il est l’un des artistes parmi les plus représentés dans les institutions publiques, nombre de commandes lui ont permis de déployer son œuvre dans des espaces privilégiés, des projets in situ dans les villes et leurs systèmes  architecturaux qu’il intitule « désintégrations ». Le processus créatif algorithmique trouve sa traduction dans plusieurs types de supports et matériaux. Les installations de néons le relient également au mouvement de l’art cinétique. Coordonnées GPS de l’œuvre Arcs de Cercle Complémentaires 48° 51′ 54″ N, 2° 19′ 22″ E

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L’Arbre des voyelles, sculpture monumentale de Giuseppe Penone

Giuseppe Penone (1947)

L’arbre des voyelles, sculpture monumentale en bronze de Giuseppe Penone, est le moulage réaliste d’un chêne mort déraciné de 28 mètres. Au commencement était le verbe ? De l’arbre aux mots, des racines au langage, l’œuvre est une inspirante allégorie, un inépuisable questionnement. Les voyelles I,E,O,U,A sont écrites par les racines entremêlées de l’arbre. Il revient à chacun de les trouver, de déployer ses mots comme l’arbre ses branches… Les branches de la sculpture se ramifient au sol jusqu’au pied de cinq arbres vivants qui vont grandir et entremêler nature et sculpture. Les cinq voyelles sont celles d’un alphabet celte druide qui associe chaque lettre à une divinité. Les cinq essences plantées (chêne, aulne, peuplier, frêne, if) aux extrémités des cinq branches/voyelles sculptées correspondent aux arbres associés aux cinq divinités. On ne peut s’empêcher de penser également au poème Voyelles d’Arthur Rimbaud: A noir E blanc I Rouge O vert U bleu. Le paysagiste Pascal Cribier a collaboré avec le sculpteur pour imaginer l’installation de l’œuvre dans un environnement végétal qui change à chaque saison, permettant ainsi d’admirer l’œuvre sous différents regards et d’intégrer ce cycle vital dans la perception. 

La perfection mimétique de l’œuvre est troublante et confère une dimension mémorielle à l’arbre mort qui l’a inspirée. La représentation du cycle de vie, du cycle naturel est éminemment présente dans l’œuvre de Giuseppe Penone, qui explore la confrontation de matières naturelles, bois, pierre, …  aux éléments, le vent, l’eau, les altérations du temps. L’esprit de l’arte povera irrigue le parcours de l’artiste même si son œuvre ne se réduit pas à cette seule démarche. L’arbre des voyelles est une commande publique de 1999 entre autres commandes visant à associer art et nature dans le cadre de la rénovation du jardin des Tuileries.

Coordonnées GPS de l’œuvre Arbre des Voyelles 48° 51′ 47″ N, 2° 19′ 34″ E

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