Tous les articles

Maryi, une poésie esthétique de la nuance

hatchikian-gallery-maryi-artiste-biographie-oeuvres

Hatchikian Gallery présente l’artiste Maryi et a le plaisir de faire partager l’émotion qu’a suscité la découverte de son œuvre, une œuvre abstraite et délicate de laquelle émane une grande sensualité poétique. Une belle rencontre avec une artiste qui est aussi une belle personne, qui déploie une recherche esthétique en ouvrant des espaces de silence où la douceur se mêle à la tension créatrice. Une œuvre qui explore notre condition d’êtres parlants, présents au monde par leur corps pensants. Comment trouver son lieu, comment s’inscrire dans l’espace-temps commun en accueillant les nuances de l’existence ? 

Trois prismes pour une recherche artistique

Maryi présente trois séries d’œuvres : Écrire, Poiein et Corps. Trois séries que l’artiste développe en parallèle, et peut-être faut-il les éprouver comme trois dimensions irréductiblement entrelacées dans nos existences.

Une écriture de formes et de pigments

La série Écrire est une manière de toucher aux limites des mots, et de proposer un langage autre qui permet de penser ensemble les antinomies, les dualités, en les mettant en mouvement et en les teintant de nuances. En arrière plan, Écrire interroge la singularité du dire de l’art. Le titre de cette série, Écrire, n’est pas sans rappeler celui d’un témoignage précieux de Marguerite Duras, qui s’était livrée à une réflexion sur la butée de la parole. « Écrire. Je ne peux pas. Personne ne peut. Il faut le dire : on ne peut pas. Et on écrit. C’est l’inconnu qu’on porte en soi : écrire, c’est ça qui est atteint. C’est ça ou rien ». Marguerite Duras écrivait en résistant à la composition et à la raison langagière, procédant par « fragments », donnant libre cours à un mouvement discursif consistant à « penser en s’interrompant ». Ces mots magnifiques : « Écrire, ça arrive comme le vent, c’est nu, c’est de l’encre, c’est l’écrit et ça passe comme rien d’autre ne passe dans la vie, rien de plus, sauf elle, la vie ». Quand Maryi « écrit » ses œuvres, elle se place dans un lieu-tiers, un espace-temps suspendu, et un mouvement advient, fait de formes, de pigments, de textures, un être-ensemble à la fois éprouvé et inachevé, empreint de légèreté et de gravité, de vides et de pleins dont les contours ne sont jamais clos. L’artiste utilise des techniques mixtes sur du papier fait à la main. Elle peint, colle, assemble, superpose, dans un élan de libre association poétique des formes, comme une rêverie. « D’autres formes », « Écrire », « J’écrivais », « Nothing more », « Petits papiers », des œuvres aux intitulés qui disent le trouble de la page blanche et des commencements. Et d’autres encore, qui approchent des vérités que les mots échouent à dire : « Je crois à la terre parce qu’elle est là. Elle fait des roses », ou « D’abord un son, une forme ou un reflet ». Les pigments qui se diffusent au contact du papier révèlent des nuances plus subtiles que les mots, dans un souffle qui jamais ne fige le propos.

Le corps, mouvement de la forme vers l’au-dehors

Une autre série est intitulée Corps. Là encore, un travail d’exploration du langage de la forme à travers son existence charnelle. Un regard sur le corps en mouvement du soi vers l’au-dehors, de l’intériorité vers l’extériorité, traversé par une force, animé par un flux incessant. Quel espace le mouvement du corps révèle-t-il ? L’artiste étire les formes, les pousse à leurs limites, pour dépasser les frontières entre le dedans et le dehors, l’exil et la présence. Une esthétique que l’on peut aborder au regard de la pensée de l’éminent philosophe Jean-Luc Nancy, dont le travail de réflexion sur le corps est central. Jean-Luc Nancy définit le corps comme le « moi dans ma singularité exposée au dehors ». « Mon corps, c’est moi vers le dehors ». Et pour le philosophe, il n’y a de moi qu’en tant qu’il s’expose au dehors. Au-dedans n’est qu’une ponctualité sans étendue ni identification possible. Les corps ne sont pas du plein, dit-il. Ils écartent, ils donnent lieu. « Ce sont des lieux d’existence, ni pleins ni vides, sans dehors ni dedans ». Ils sont l’espace ouvert qui donne lieu à l’existence. Au fond, ajoute-t-il, « penser le corps c’est penser le monde : c’est penser la totalité de l’existant qui en tant qu’ex-istant et tourné au dehors ». Pour Nancy, « L’art est toujours mouvement du corps, geste chargé de quelque pulsion, impulsion, pulsation ».  C’est bien de cette dualité dedans / dehors dont il s’agit dans la quête artistique de Maryi, à travers cette mise en chorégraphie du corps. L’abstraction des formes en déploiement vient comme une représentation de ce qui nous anime inlassablement : trouver l’espace dans un récit qui nous échappe, dans une perpétuelle fuite de sens.. « Demeter », « Plurielle », « Elle », « Lui », « Pneuma », des œuvres qui interrogent l’identité et témoignent de ce que le corps écrit, aussi.

La poésie de la main qui façonne

La série  Poiein est-elle ce qui lie le corps à la pensée, au langage qu’il produit ? Pour l’artiste, cette série rend grâce à la main. Le verbe grec  Poiein renvoie au faire, fabriquer (à la main) ; c’est aussi l’étymologie de poésie. Un nouage entre le corps, la main, les mots ? Le faire et le dire ? La série d’œuvres Poiein explore ce qui nous spécifie comme êtres humains, l’aliénation au langage – notre rapport au monde est irréductiblement médiatisé par le langage, la parole et son équivoque, les mots qui échouent toujours à saisir leur objet. À l’heure où une langue formelle tend à disqualifier la langue symbolique, où l’ordre numérique et mécanique fait prévaloir le « fonctionner » sur « l’être », cet éloge de la main qui façonne, en laissant traces et empreintes, comme une poésie de l’imperfection, est une respiration, de ses respirations précieuses que nous offre l’art. Cette série est composée d’œuvres sur papier fait à la main en Asie, en fibres recyclées qui laissent entrevoir leurs vergetures et leurs aspérités. Maryi dépose des couleurs et des formes dans les plis de cette matière charnelle et vivante. « La main multiple », « Feuille de peau », « Dans la peau », « Je te regarde avec les mains ». 

Un voyage entre Paris et le Japon

Maryi puise son inspiration dans les pensées asiatiques et ce n’est pas par hasard qu’une sélection d’œuvres  Poiein va être accueillie pour être présentée à l’Art Fair Asia Fukuoka au Japon qui se tiendra en cette fin septembre 2021. À Paris, nous sommes impatients de vous faire découvrir le travail de Maryi. Nous sommes à votre disposition et vous accueillons avec plaisir dans notre Art Loft pour échanger et partager nos émotions artistiques autour de la présentation des œuvres. Découvrez dès à présent les œuvres de Maryi disponibles dans nos collections.

Conseils / Services

Nous vous accompagnons dans toutes les étapes de votre acquisition : choix de l’œuvre, financement, encadrement.

LIVRAISON

Nous vous livrons dans le monde entier aux meilleurs tarifs grâce à notre réseau de transports spécialisés.

protection / AUTHENTICITÉ

Nous vous garantissons une sécurité optimale dans vos règlements par carte bancaire, virement bancaire et chèque. Toutes nos œuvres originales s’accompagnent d’un certificat d’authenticité de l’artiste.

   

Prendre RDV
Open chat
Besoin d'aide ?
Bonjour, comment pouvons-nous vous aider ?