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Du Château La Coste à l’île de Naoshima, l’épure architecturale de Tadao Ando pour des domaines artistiques d’exception.

Pour les amateurs d’art, les destinations offrant à la fois un environnement exceptionnel et des musées à ciel ouvert sont un véritable enchantement d’esthète en quête d’escapades à la rencontre d’œuvres et d’architectures spectaculaires. De la provence toute proche aux îles japonaises lointaines, partons visiter deux domaines qui se sont imposés comme des escales artistiques incontournables : le Château La Coste, domaine viticole sur les contreforts du Luberon, et Naoshima, île de la mer intérieure de Seto au Japon. Le lien entre les deux ? L’architecture de Tadao Ando, prix Pritzker 1995, dont l’épure pose une manière singulière d’inscrire le construit dans les paysages et d’en capter la lumière, pour créer le design de lieux d’art offrant des expériences visuelles et sensorielles inédites.

Tadao Ando, un architecte de l'art.

Tadao Ando, né en 1941 à Osaka, à mené un apprentissage de l’architecture en autodidacte avant d’ouvrir son cabinet en 1969 et de se distinguer par des réalisations dans différentes régions du monde. Il a régulièrement été sollicité pour concevoir des centres d’art. Nous évoquons ici le Château La Coste et l’île de Naoshima, mais c’est Tadao Ando qui a également été l’architecte des fondations abritant la collection Pinault : la Bourse de Commerce à Paris, la Punta della Dogana et le Palazzo Grassi à Venise. Au Japon, on lui doit des musées dans de nombreuses villes. Tadao Ando travaille beaucoup autour de l’idée de transition, entre le dedans et le dehors, la nature et le construit, avec des édifices empreints de spiritualité qui sont une invitation à s’emplir de la beauté environnante. “Mes architectures sont ouvertes au vent, à la lumière et à l’ombre”, explique-t-il, soulignant le fait que “La lumière donne du mouvement à l’architecture, lui insuffle la vie”. Son travail procède avant tout d’un jeu entre l’ombre et la lumière : “L’architecture est une discipline qui ne peut être dissociée de la lumière” .Il revendique une forme d’invisibilité dans son architecture ; pour lui  l’architecture doit s’effacer pour laisser place à l’expérience humaine : “J’aimerais construire de grandes choses qu’on ne voit pas. Le vide permet de créer la grandeur (…) En japonais, il y a ce mot, miegakure, qui veut dire deux choses à la fois : se montrer et se cacher. C’est le moment où l’objet se montre et se dérobe à la fois. Concrètement, c’est l’art de ne pas tout donner à voir, de laisser l’œil du sujet se déplacer. Je cherche une harmonie subtile avec les éléments. Si cette subtilité n’est pas au rendez-vous, c’est pour moi un échec”. L’architecture, selon Tadao Ando, pose des questions essentielles: “Comment construit-on notre monde ? Comment le monde abstrait entre en dialogue avec le monde concret ? Quelle conversation est possible entre ces deux mondes ? Comment garder un lien avec la nature et ne pas en être coupé quand on est à l’intérieur d’un lieu ? Je crois que l’architecture doit favoriser la gaieté et être le lieu de la rencontre. Si un bâtiment ne communique rien, ce n’est pas de l’architecture. Difficile d’expliquer avec des mots comment se révèle une architecture, mais elle pose sans cesse la question de l’identité de l’Homme”. Le béton soyeux, chez Tadao Ando, est travaillé d’une manière sculpturale qui l’ouvre indéniablement à l’art : “Il faut que l’architecture accueille la joie de vivre des hommes. Sinon, notre corps n’est pas attiré vers elle”. Le minimalisme et l’abstraction, chez l’architecte japonais, a en effet pour visée de libérer l’espace pour le corps, l’expérience sensorielle. Son architecture ne se réduit pas à la dimension fonctionnelle mais intègre complètement la composante émotionnelle. Pour lui, l’architecture doit se rapprocher de l’invisible et ne jamais entrer en conflit avec le paysage.

Musée Tadao Ando et Art House Projects sur l'île de Naoshima

Le Château La Coste : Art et architecture au milieu des vignes.

L’histoire du château La Coste au Puy Sainte Réparade remonte au XVIIe siècle, avec l’essor de l’activité viticole, mais la production de vin sur le domaine remonte cependant à plus de 200 ans avant Jésus-Christ : les Grecs, les Romains puis les moines se sont succédés pour cultiver la vigne. La production a plus récemment été interrompue de la seconde guerre mondiale aux années 1970. Témoins de cette histoire, de vieux bâtiments qui forment un hameau autour d’une bastide coexistent aujourd’hui avec les installations contemporaines érigées sous l’impulsion de Patrick Mac Killen, propriétaire depuis 2002. Passionné d’art contemporain et d’architecture, il a constitué au cœur des quelques 220 hectares de vignes une véritable galerie d’art en plein air. Les grands architectes de renom du monde entier ont été invités à édifier bâtiments et pavillons. Tadao Ando est incontestablement celui dont la présence est la plus structurante, mais il côtoie également Franck Gehry, Jean Nouvel, Renzo Piano, Jean-Michel Wilmotte, Richard Rogers, Oscar Niemeyer.

Parcours art et architecture au château La Coste

Le Centre d'Art de Tadao Ando et l'accueil de l'araignée de Louise Bourgeois.

On entre dans le domaine par le long bâtiment épuré en béton lisse, verre et métal de Tadao Ando, entouré d’un plan d’eau sur lequel semble marcher une araignée monumentale de Louise bourgeois accueillant les visiteurs alors qu’un mobile de Calder a trouvé ancrage dans le bassin adjacent. La spectaculaire “Crushing Spider 6695” aux pattes d’acier et de bronze se distingue aux abords du domaine par sa puissance d’incarnation et sa présence en miroir sur l’eau, dans la perspective d’un horizon à perte de vue. Dans l’œuvre de Louise Bourgeois, l’araignée symbolise la mère, si chère à l’artiste. Enfant, elle passait en effet des heures à regarder sa mère travailler dans l’atelier de restauration de tapisseries de son mari. L’araignée est cette mère qui file, tisse, protège de sa toile. Cette œuvre de 2003, en bronze travaillé et torsadé sur de fines pattes en acier qui donnent une légèreté gracile a été installée peu après le décès de l’artiste en 2010. Plusieurs araignées monumentales sont exposées dans les plus grands musées du monde et celle-ci semble trouver un cadre grandiose au Château La Coste.

Les réalisations de Tadao Ando ponctuent le parcours d'art au Château La Coste.

Plus loin dans le parcours d’art entre vignes et garrigue provençale, Tadao Ando a installé une chapelle sculptée par la lumière dont l’entrée est signalée par une croix en bulles de verre soufflé de Murano de Jean-Michel Othoniel. À quelques pas, on trouve une autre réalisation de Tadao Ando : un pavillon de bois dans l’esprit des machiyas japonaises, dans lequel on entre en enfilade comme dans un labyrinthe pour une immersion progressive dans l’obscurité où l’on va découvrir les “Quatre cubes pour contempler notre environnement”, ode aux éléments naturels. Tadao Ando a également installé ses origami benches le long d’un sentier arboré, invitant à l’art de la contemplation : s’asseoir sur un banc et observer l’imperceptible mouvement de la nature. Tadao Ando a noué un véritable dialogue avec le Château La Coste : une aventure architecturale qui a contribué de manière décisive à dessiner les lignes et perspectives du cadre environnemental du domaine. L’architecte fait le lien entre la nature qu’il célèbre et intègre dans ses réalisations, et l’art qui nourrit sa recherche formelle et inspire son geste constructif. Il a développé tout au long de sa vie de nombreuses affinités artistiques avec des figures majeures comme Lee Ufan et ses amitiés avec les plasticiens ont été à l’origine de nombre de ses projets.

Parcours art et architecture au château La Coste

Les figures majeures de la sculpture et les installations artistiques au Château La Coste.

Au Château la coste, l’architecture de Tadao Ando accueille et ponctue la visite dans un parcours d’art, pour une longue promenade entre installations et sculptures monumentales. Ai Weiwei, Lee Ufan, Yoko Ono, Tom Shannon, Richard Long, Richard Serra, Jean-Michel Othoniel, Sean Scully, Liam Gillick, Andy Goldsworthy, Daniel Buren, Tracey Emin, Bob Dylan, Sophie Calle et bien d’autres artistes contemporains majeurs ont été invités à concevoir des œuvres, en choisissant eux-mêmes leur emplacement dans le domaine. Une des dernières réalisations à avoir trouvé son lieu dans le paysage est l’œuvre de la plasticienne Prune Nourry, Mater Earth, sculpture gigantesque de femme enceinte enracinée dans un corps à corps avec la terre, comme prête à accoucher. Le visiteur peut pénétrer à l’intérieur du ventre pour une immersion à la fois mystique et sensorielle. l’œuvre a nécessité trois ans de travail et mobilisé 80 personnes dans 14 corps de métiers. Elle est emblématique de la recherche de Prune Nourry qui explore inlassablement les mutations anthropologiques qui traversent les civilisations, au prisme des mythes et des récits fondateurs qui assurent la fonction de transmission.

La Villa La Coste, écrin luxueux pour un séjour parmi les œuvres d'art.

Au cœur du domaine, l’intimiste Villa La Coste permet de séjourner parmi les œuvres d’art et profiter des évènements culturels nocturnes, en particulier pendant la saison estivale : concerts, films, performances. Un écrin luxueux qui abrite une collection d’art composée de peintures de grands maîtres et de sculptures à l’échelle d’un intérieur. Damien Hirst, Picasso, Fernand Léger, Maurizio Cattelan, Giacometti et d’autres encore se côtoient et sont disséminés dans les espaces de la villa. Ses 28 suites, son spa et sa bibliothèque, dans un design de matériaux naturels bruts imaginé par l’architecte hongkongais André Fu, sont une véritable invitation à la douceur de vivre esthète. Les meubles sont signés par les grands noms du design : Jean Prouvé, Charlotte Perriand… L’ensemble s’intègre de manière feutrée dans la végétation. Aux beaux jours, la piscine est une source de bien-être et de régénération. L’hôtel offre un séjour sur-mesure pour les amateurs d’art, un luxe discret et exclusif pour une expérience hors du commun.

Le voyage vers Naoshima, île japonaise dédiée à l'art.

Si la Provence est une destination familière, le voyage à Naoshima, île japonaise dédiée à l’art, nous entraîne au bout du monde, pour une déconnexion totale. Le voyage en soi est une épopée : pour accéder à Naoshima de Kyoto, Osaka ou Kobe, il faut d’abord prendre le Shinkansen jusqu’à Okayama (le plus rapide express est le Shinkansen Nozomi qui relie Kyoto à Okayama en une heure). S’en suit un changement à Okayama pour Chayamachi par la ligne JR Seto Ohashi (20mn de trajet), avant de prendre la Uno line locale jusqu’au terminus Uno port terminal (compter 30 minutes de trajet environ). De la petite gare d’arrivée, il faut rejoindre le terminal du ferry tout proche (cinq minutes à pied) et prendre son billet pour le ferry qui dessert le port de Miyanoura sur Naoshima. Les trains et ferrys sont ponctuels et s’enchaînent très bien dans ces petites stations où les changements sont simples et tout est prévu pour que les correspondances soient fluides.

Parc de sculptures du Benesse Art Site sur l'île de Naoshima

Une île désertée devenue une destination artistique incontournable.

Pour les amateurs d’art contemporain et d’architecture, l’île de Naoshima dans la mer intérieure de Seto est une destination rêvée. Cette petite île de 8km2 sur laquelle vivent moins de 3500 habitants périclitait lorsqu’au début des années 90, l’entrepreneur et collectionneur Soichiro Fukutake (Benesse éducation à distance) originaire de Okayama, ville régionale du littoral, a développé le projet de faire revivre le dynamisme insulaire à travers l’art – un projet politique et social dans la lignée de ses engagements éducatifs. Fukutake a fait appel à l’architecte Tadao Ando pour construire un hôtel musée, premier d’une série de bâtiments dédiés à l’art sur l’île qui n’a depuis cessé d’enrichir ses collections et lieux consacrés à la création contemporaine. Le festival d’art de la région – la triennale de Setouchi – contribue à faire de Naoshima et de l’archipel une destination artistique incontournable.

Tadao Ando considère son travail accompli sur l’île de Naoshima comme l’une de ses créations les plus personnelles, emblématiques de son parti pris de simplicité des volumes et des formes, de pureté des lignes et perspectives en dialogue permanent avec les éléments que sont l’eau et le vent. Il faut dire qu’au Japon, Tadao Ando est célébré comme un trésor national, auréolé de prix et de distinctions les plus prestigieux. Il a à son actif plus de 300 réalisations dans un champ qui va de l’habitat au centres d’art, lieux collectifs, édifices spirituels et bâtiments publics. À propos de Naoshima, il a déclaré : “On peut donner une forme à une idée, mais tout ce qui est physique est voué à disparaître. Dans deux cents ans il ne restera pas grand-chose du musée de Naoshima. Mais l’idée un peu folle de l’homme d’affaires qui a voulu faire de cette île désespérément déserte un musée d’art contemporain d’envergure mondiale subsistera dans les ruines”.

L'hôtel musée Benesse, une architecture de Tadao Ando et centre névralgique du parcours artistique.

L’hôtel Benesse, son musée et son parc de sculptures constituent désormais un point central de l’île. C’est le seul hôtel de l’île (hormis quelques chambres d’hôtes traditionnelles) et l’on conseille vivement d’y séjourner pour profiter de toutes les infrastructures artistiques et des facilités offertes par l’hôtel. Il est préférable de réserver à l’avance (penser aussi – c’est important – à se renseigner sur les périodes / jours de fermeture des musées, à vérifier sur le site web Benesse Art Site). On peut séjourner dans l’une des chambres de l’espace musée, ou dans les bâtiments proches du parc de sculptures et de la plages. L’accueil à l’hôtel Benesse est attentionné et bienveillant : on vous donnera tous les conseils, toutes les infos et toute l’aide nécessaire pour un séjour immersif sur cette île artistique. Dans chaque chambre, une œuvre d’art unique rappelle la vocation du site. Les chambres sont très propres et dotées de tous les équipements d’un hôtel haut de gamme, même si l’hôtel revendique avant tout la simplicité. Notez qu’il vaut mieux éviter la saison des pluies de juin à septembre car la promenade risquerait d’être gâchée. Un des avantages, en ayant réservé au Benesse, est que l’on pourra prendre la navette de l’hôtel à l’arrivée du ferry, qui peut soit vous conduire jusqu’à l’hôtel soit vous déposer sur le site des musées avant le check-in (cela évite de perdre du temps à passer déposer ses bagages avant les visites : le chauffeur s’en chargera et les valises vous attendront dans la chambre). Cette navette est également très pratique et gratuite pour les clients pour cheminer entre les différents lieux d’art pendant le séjour sur l’île.

Hôtel Benesse pour un séjour en immersion artistique

La sculpture Yellow Pumpkin de Yayoi Kusama en bord de mer, oeuvre iconique de Naoshima.

On trouve sur la plage la célèbre et iconique Yellow Pumpkin monumentale de Yayoi Kusama, sur une jetée qui s’élance vers la mer. Emportée par un typhon à l’été 2022, elle a pu être réinstallée au début 2023. L’artiste japonaise aux cheveux orange, devenue culte de par ses excentricités, s’est singularisée par un art qu’elle définit comme psychosomatique, un art qui laisse libre cours à ses propres hallucinations en répétition de figures et motifs joyeux, ludiques et colorés. Les citrouilles géantes à pois et les horizons de points obsessionnels sont à la fois naïfs et poétiques ; ils sont emblématiques d’une œuvre résolument psychédélique. Depuis l’enfance, Yayoi Kusama est totalement obsédée par les pois : “Ma vie est un pois perdu parmi des milliers d’autres pois”, répète-t’elle pour définir son geste artistique. Née en 1929, elle s’est orientée vers l’art malgré un environnement familial autoritaire au Japon, avant son départ pour les États-Unis en 1957 où elle a été soutenue par l’artiste américaine Georgia O’Keeffe. Après cette parenthèse outre-atlantique, elle vit, depuis son retour au Japon en 1977 et à sa demande, dans un établissement psychiatrique, ne sortant plus que pour travailler dans son atelier.

Yellow Pumpkin de Yayoi Kusama face à la mer de Seto sur l'île de Naoshima

Le parc de sculptures et le musée Benesse.

Dans le parc de l’hôtel Benesse avec vue sur la mer, des sculptures de Niki de Saint Phalle et Karel Appel égayent le rivage. A l’intérieur de l’hôtel, un vaste espace galerie accueille des expositions temporaires. Lors de notre visite, l’artiste japonais Hiroshi Sugimoto était à l’honneur, avec des œuvres en clairs-obscurs et des sculptures de verre aux lignes spirituelles japonaises. Hiroshi Sugimoto est également présent dans les collections permanentes du Benesse Art Site, comme au Château La Coste d’ailleurs avec son oeuvre en acier inoxidable poli s’élève à l’entrée du centre d’art, évoquant le concept de l’infini. Sugimoto, qui est aussi architecte, fait partie des artistes proches de Tadao Ando et tous deux, chacun avec leur matière, déroulent une recherche sur la dialectique de l’ombre et la lumière. Tadao Ando souligne souvent qu’au Japon, l’ombre est essentielle et le crépuscule traditionnellement préféré à l’aube. Si l’on connaît Sugimoto pour ses photographies conceptuelles, notamment sa série des seascapes, son art marqué d’une rigueur technique et intellectuelle s’exprime à travers une variété de supports qui explorent le nouage entre la ligne et la lumière. Il observe inlassablement les ombres, selon différents angles et différentes temporalités: “A la lumière du matin, les ombres jouent librement sur les surfaces, elles apparaissent puis disparaissent. Par jour de pluie elles prennent une apparence plus intense et plus évocatrice. Je viens tout juste de commencer mes observations, mais j’ai déjà découvert une variété extraordinaire de nuances d’ombres”, déclarait-il il y a quelques années alors qu’il initiait un nouveau projet artistique.

Dans les couloirs de l’hôtel Benesse, on trouve aussi des sculptures d’Anthony Gormley ou encore une installation ciel constellé de Teresita Fernandez, le long de la passerelle en arc qui mène du lobby à la terrasse du restaurant. A quelques pas du bâtiment principal de l’hôtel, le musée Benesse en rotonde de béton signée Tadao Ando (qui compte quelques chambres pour une nuit en immersion muséale totale) compte des œuvres de Cesar, Giacometti, Basquiat, une installation lumineuse très instagramée de Bruce Nauman (One Hundred Live and Die en néons), des toiles de David Hockney, Elmgreen & Dragset, des cercles de pierres de Richard Long, une sculpture de Joel Shapiro et des œuvres d’artistes émergents japonais remarquables.

Benesse Museum Naoshima

Le Chichu Museum : une architecture signée Tadao Ando comme écrin aux œuvres de James Turrell, Walter de Maria et... Monet.

Tadao Ando a conçu les bâtiments de nouveaux musées qui sont venus s’additionner au Benesse Art Site au fil du temps. Le Chichu Museum, bâti en 2004, rassemble un petit nombre d’œuvres monumentales. L’architecte a réalisé du sur mesure pour les installations artistiques : trois espaces autonomes sont reliés par des réseaux de passerelles et couloirs de béton. Ando s’est concerté avec James Turrell pour la structure d’accueil de son Open Sky et de ses immersions dans la lumière, a imaginé un vaste escalier pour la disposition des œuvres de Walter De Maria et a travaillé une salle pour Monet avec un sol en mosaïque de 70000 tessons de marbre brut dans laquelle on pénètre en chaussons pour admirer les Nymphéas et L’Etang de Nymphéas. La présence de Monet détonne avec le parti pris contemporain de l’île mais c’est un moment de visite qui suscite un quasi recueillement des japonais.

Lee Ufan Museum, Narcissus Garden et Chichu Museum Naoshima

Le Musée Lee Ufan et son minimalisme radical voisin des Narcissus Garden de Yayoi Kusama.

En 2010, Tadao Ando a construit un musée consacré à son ami l’artiste plasticien coréen Lee Ufan : un espace dans lequel on retrouve des installations extérieures comme l’arche qui s’ouvre sur la mer de Seto et les dispositions de roches. A l’intérieur des œuvres picturales ainsi que les sculptures et installations qui célèbrent le vide, dans l’esprit minimaliste radical du mouvement Mono-Ha (proche à certains égards de l’Arte Povera de Giuseppe Penone) autour du matériau naturel (pierre, bois). Une amitié et une proximité de lignes épurées, soulignant l’harmonie entre la nature, l’art brut et l’architecture unit ces deux artistes conceptuels : une invitation au silence.

La Valley Gallery est un jardin autour d’un étang où Yayoi Kusama a installé une œuvre d’une de ses séries emblématiques : les Narcissus Garden, sphères en miroir sur l’eau ou dans les perspectives d’un intérieur construit lui aussi par Tadao Ando.

Hiroshi Sugimoto à la galerie d'exposition de l'hôtel Benesse

De l'art à découvrir sous toutes ses formes et sur toute l'île de Naoshima.

Les Art House Projects, pris du port de Honmura sur l’île sont constitués de sept maisons traditionnelles en bois investies par des artistes ou collectifs d’artistes japonais pour des installations. Elles entourent le musée Tadao Ando, une maison de bois également qui s’ouvre sur un intérieur de perspectives de béton et de lumière, où sont recensés les dessins des différents projets menés par l’architecte.

Une multitude d’œuvres en plein air ponctue la balade sur l’île, le long de petits chemins forestiers en bord de mer ou en colline : les citrouilles jaune et rouge de Yayoi Kusama, les trois grands carrés métalliques au vent de George Rickey, les sphères de pierre Seen / Unseen / Known / Unknown de Walter de Maria, les animaux hybrides de Niki de Saint Phalle ou Karel Appel, la Cup of Tea géante de Kazuo Katase, ou encore des œuvres de Anthony Caro, Dan Graham, Shinro Otake, Hiroshi Sugimoto, Kimiyo Mishima…

Se déplacer à Naoshima.

Le cadre de Naoshima est idyllique, entre mer et forêt de pins, pour une ou deux journées dédiées à l’art et à l’architecture. Outre la navette de l’hôtel qui sillonne l’île (penser à prendre la fiche horaire), des bus locaux de Naoshima conduisent les visiteurs d’un point à un autre (prévoir de la petite monnaie pour payer le trajet 150yens). De l’hôtel Benesse parc plage au musée Benesse, il faut 10 minutes à pied et encore 10 minutes pour le musée Lee Ufan et Valley Gallery, ajouter 10 minutes supplémentaires jusqu’au Chichu Museum. Il est nécessaire de réserver l’entrée au Chichu Museum à l’avance sur le site Internet car le nombre de visiteurs est très limité. Le jour même, au musée, il est éventuellement possible d’anticiper l’horaire s’il reste des places disponibles. Pour aller du Benesse Art Site au musée Tadao Ando et au Art House project, il est préférable de prendre le bus (10 minutes – le trajet à pied prend 30 minutes mais ce n’est pas le trajet le plus agréable à parcourir sur l’île).

Une visite de Naoshima à compléter par celle de l'île voisine de Teshima.

Si Naoshima signifie en japonais “l’île agréable”, Teshima peut se traduire par “l’île prospère” car la production de pierres ornementales a longtemps constitué une source de richesse pour ses habitants. Peu de ferrys permettent de faire un trajet direct entre Naoshima et l’île voisine mais plus lointaine de Teshima sans repasser par le port de Uno sur le littoral. Le Teshima Art Museum offre une expérience conceptuelle et sensorielle inédite. Créé par Ryue Nishizawa, Le musée se révèle comme une goutte d’eau en béton, ouverte comme un cratère au sommet d’une colline de rizières en terrasses. Cet espace est en fait une œuvre en soi, une œuvre immersive plus  qu’un musée puisqu’il n’abrite qu’une installation unique : Matrix de l’artiste Rei Naito. L’atmosphère change constamment sous l’effet de jeux d’eau et de lumière, mais aussi en fonction de l’environnement naturel extérieur. On se déchausse pour entrer, le silence est requis et les photographies interdites pour ne pas perturber l’expérience et ouvrir tous les sens à la poésie et à la beauté.

Les archives du cœur de Christian Boltanski sur l'île de Teshima.

On trouve aussi sur cette île de Teshima dans une petite maison de bois noire le musée qui abrite les battements de cœur collectés par Christian Boltanski auprès de volontaires du monde entier qui ont souhaité participer à l’expérience et faire don du son de leur rythme cardiaque. Boltanski présente ces battements en synchronisation avec les projections de lumière de sorte que le rythme visuel est connecté au rythme sonore. Un écran à l’entrée indique à quelle personne les battements appartiennent, anonyme ou non. Cette démarche sensible et poétique incarnant une fragilité universelle a beaucoup touché l’âme des japonais qui vouent un véritable culte à l’artiste français récemment décédé. Christian Boltanski a également réalisé un autre travail sur l’île de Teshima, en forêt, autour des sons émis par le vent.

Pour visiter l’île de Teshima en plus de celle de Naoshima l’idéal est de séjourner deux nuits sur Naoshima et se rendre lendemain de la première nuit à Teshima par le ferry de 9h20).

Si ces deux destinations artistiques sont au programme de vos prochaines escapades, n’hésitez pas à nous contacter et nous nous ferons un plaisir de partager nos conseils et expériences.

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