Steph Cop sculpte des arbres tombés à terre, qu’il trouve dans sa forêt du Morvan où il est installé depuis plusieurs années. Son œuvre restitue la force vitale de l’arbre, incarnée dans les différentes figures de A.R.O. L’art vient prolonger le cycle de vie en s’insérant dans l’écosystème. Aujourd’hui, c’est entouré des arbres que l’artiste traverse ces temps troublés. C’est dans l’oxygène des premières feuilles du printemps, distillée par la brise légère, que Steph Cop puise l’énergie d’un renouveau. Le CoVid lui a coupé le souffle. Les arbres prennent soin de lui, l’artiste qui préserve leur destin en les sublimant.
Les questions qu’il porte au monde à travers son œuvre concernent notre rapport au vivant, notre inscription dans le cycle vital. Aussi, l’artiste Steph Cop est éminemment sensible à ce bouleversement. Il ne sculptera plus comme avant. Il y aura un autrement.
Steph Cop nous envoie une photographie de son atelier, au jour 23 du confinement, accompagnée de ces quelques mots esquissés en convalescence :
“Combien d’arbres irai-je planter demain?
Le matin, je fais le tour de chacun, comme un rituel de début de printemps. Une forme de lecture sensitive matinale, voilà comment s’ouvre chaque jour de mon confinement. Après avoir éprouvé l’oppression du CoVid, la respiration simple devient une émotion profonde, la nature est réparatrice.
L’expérience de la solitude peut-être indispensable quand elle est choisie. L’isolement, c’est autre chose, chacun le ressent j’imagine.
Pendant ce temps les forêts, les plaines, la nature en éclosion.
Pendant ce temps quelle part prendrai-je pour l’intériorité? À quel moment reprendrai-je la sculpture?
C’est mon histoire longue et intime qui doit trouver sa place dans cette rupture mondiale.
Ce matin j’ai coupé 8 feuilles, prêt à dessiner.
Hier j’ai planté 50 arbres.
Aujourd’hui je vais reprendre les crayons.”
Le travail de Steph Cop d’origine toujours de l’écriture. D’abord les mots, puis le dessin, toujours préalable à la forme sculptée. L’artiste tient un journal quotidien. En cette intranquille traversée, les mots pour chasser les maux. Viendra la sculpture, elle portera cette faille.
Crédit photo : Bálint Pörneczi
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