Sacha Haillote est une artiste plasticienne iconoclaste qui explore, avec l’énergie qui la caractérise, l’infini des possibles que lui offre la matière, d’où qu’elle vienne. Couleurs, textures, volumes: l’artiste compose, associe, combine, superpose, métamorphose, avec une extraordinaire jubilation créatrice, dans l’esprit de l’arte povera. Tout matériau mérite d’être sublimé: éléments naturels, fragments d’objets destinés au rebut, inspirent le mouvement poétique de l’œuvre.
Et c’est ce même état d’esprit qui anime Sacha Haillote pendant cette période de confinement en famille dans un appartement parisien : transformer la banalité du quotidien en un véritable art de vivre. Cette mise entre parenthèses est pour elle l’occasion d’offrir un dévouement total au bien-être des siens, d’embellir l’espace intérieur. Les journées sont ponctuées de petits rituels qui rendent grâce a l’Autre précieux, qui mettent à l’honneur ces travailleurs de l’ombre qui maintiennent la chaîne de vie sociale. À chacune de ses sorties, Sacha Haillote photographie celles et ceux qui œuvrent pour nous : soignants, livreurs, artisans, commerçants, agents en première ligne …
À l’heure des gestes-barrières, c’est son geste-lumière. Un prénom, une mission, quelques mots échangés, et la photo partagée sur lnstagram : @sachatouille5.
Le virus à couronne d’épines inspire des réflexions à l’artiste : de quel monde nouveau est-il l’annonciateur ? Est-ce cette quête d’un sens éclairant qui stimule l’élan créatif présent ? Sacha Haillote a accumulé une matière de 3000 petites bouteilles de plastique bleu récupérées avant le confinement. Autant de bouteilles qui n’iront pas à la mer, et qui seront les éléments rendus transparents d’un lustre monumental, œuvre rayonnante qui démultiplie la lumière :
“Giga-lustra” Confinés oui, mais pas dans le noir. Rallumons le monde, dit l’artiste.