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Yann L’Outsider, la dualité comme tension créatrice.

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Yann Le Berre aka L’outsider a longtemps pratiqué l’art urbain et c’est aujourd’hui en Bretagne qu’il a installé son atelier, dans d’anciens bâtiments agricoles transformés en espace de création, d’expérimentations artistiques, offrant la possibilité d’accrocher les œuvres, notamment les grands formats, pour en apprécier la scénographie.

De l’art urbain à l’atelier

Dans sa recherche artistique, Yann L’outsider joue avec les dualités constitutives de son parcours. Son orientation vers le travail en atelier, il y a une dizaine d’années, a inévitablement transformé les conditions de création, en plaçant l’artiste dans une temporalité différente, en le tournant vers des supports plus normés, et pourtant Yann L’outsider ne cesse de chercher à recréer l’état d’intranquillité, d’urgence, de déséquilibre, voire d’inconfort, qui a pu stimuler l’élan créatif en milieu urbain. Une inspiration sans préméditation. En atelier, Yann L’outsider se donne souvent des contraintes de temps ou de matériel, s’impose des limites, des obstacles, ou une faible luminosité, pour retrouver les conditions qui génèrent l’adrénaline d’une pratique aux marges de la légalité. C’est ainsi que l’artiste se sent vivant, présent à son acte créatif. Yann L’outsider entend transposer sur la toile la sincérité et la fulgurance qui sont le ressort de la spontanéité et de la liberté créatrices. Une manière singulière de composer avec ces deux contextualités que sont l’espace public et le rituel de l’atelier, et de « désacraliser » la toile, au prix de ce sentiment d’imposture récalcitrant propre aux artistes. Yann L’outsider déploie une esthétique qui se tient à l’écart du dogme et qui transcrit la chorégraphie gestuelle à la fois nonchalante et fulgurante de l’art de la rue.
Si l’atelier permet de canaliser une création prolifique, il ne doit pas devenir le confort d’une reproduction de séries d’œuvres déclinées indéfiniment. L’artiste expérimente, accueille l’inédit, pense se tromper parfois, cherche encore, jamais ne s’abîme dans une torpeur esthétique. Comme une langue qui se renouvelle et s’enrichit dans une pratique aux multiples situations, l’œuvre de Yann Le Berre évolue, éminemment teintée de sa propre vibration, de cette quête permanente qui tient l’artiste à distance des certitudes sclérosantes. 
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Typogram #5 et Typogram #6, 2020

Aérosol et acrylique sur toile
65 x 50 cm
Encadrement caisse américaine blanc
1 800€

Une gestuelle instinctive

Créer, où commence l’art, est une question qui anime Yann L’outsider au titre de plusieurs dualités qui marquent son émancipation esthétique. Dualité entre l’art urbain et l’art en atelier et cette stimulante inquiétude de la légitimité, mais entre l’artisanat d’excellence et l’Art. En contrepoint de sa pratique d’artiste, sa formation d’ébéniste d’art aux gestes minutieux, codifiés, répétés, visant la perfection de la réalisation. Dans la création artistique, laisser libre cours à l’instinct et à l’improvisation, laisser l’œuvre advenir, imprévisible, éprouver cette vertigineuse liberté émancipatrice, et ne jamais s’étioler dans un savoir-faire, fut-il d’exception. Là encore, Yann L’outsider compose avec cette dualité qui fait vibrer une tension créatrice. C’est la dynamique du mouvement qui permet de dépasser une opposition qui n’est peut-être qu’apparente. La cinétique pour se dégager des paradoxes. Son œuvre est faite de vibrations, de clairs-obscurs graphique, de surgissements de lignes et de lumière.

Une abstraction typographique et cosmique

Une autre dualité nourrit l’inspiration de Yann L’outsider : celle de l’urbanité au regard de la ruralité, celle de l’abstraction au regard de la phénoménologie. L’artiste qui se dit urbain par accident et qui vit aujourd’hui sur les terres de Bretagne est pétri d’une culture familiale tissée des destins de vies humbles passées à travailler la terre. Une dualité constitutive de la singularité de L’outsider, qui s’inspire de l’observation de la nature, des cycles longs, de la force des éléments particulièrement palpable en Bretagne. Transcrire sur la toile la confrontation des dimensions matérielles et immatérielles, de l’infiniment petit et de l’infiniment grand, interpréter dans le langage de l’abstraction picturale la claque du vent, le souffle des embruns, le déchaînement de la houle, le rythme de la pluie. Peut-être est-ce une manière de perpétuer le récit familial avec son propre langage, de prolonger l’apprentissage, de faire sienne la mémoire du geste qui se transmet de manière imperceptible de génération en génération. Cette gestuelle imprimée, jamais conscientisée, jamais théorisée, l’artiste la déploie à sa manière dans l’acte créatif. De cet ancrage et de cette histoire, Yann Le Berre tire une humilité et une sincérité qui sont la grammaire de son expression artistique. Honorer sa dette de vie à l’égard ceux qui nous ont précédé n’empêche pas d’affirmer sa singularité, de faire son propre chemin, s’ouvrir à des ailleurs, et l’artiste compose avec cette richesse pour explorer toutes les nuances qui déjouent les oppositions.

Le mur, un support essentiel

Le travail en atelier n’a pas détourné pour autant Yann L’outsider des supports urbains. Sans cesse à l’affût de lieux abandonnés qu’il repère à la faveur d’une perspective prometteuse, d’une lumière particulière ou d’objets qui animent l’espace, il continue d’exercer sa libre expression sur les murs, libéré des enjeux et des ambitions de l’objet-œuvre. Il est aussi régulièrement invité à inscrire son univers graphique lors de festivals comme dernièrement à Reims à l’occasion d’un projet de réhabilitation d’une friche industrielle, ou encore à St Ouen dans les anciens ateliers et showrooms Pierre Cardin avant leur prochaine transformation en bâtiment industriel.

Une sélection d’œuvres présentée par Hatchikian Gallery

Hatchikian galerie a le plaisir de présenter une sélection d’œuvres en aérosol et acrylique sur toile emblématiques de Yann L’outsider, représentatives de son évolution vers l’abstraction typographique et l’abstraction cosmique.

La série des Typogram, jeu formel de lettres

La série des cinq Typogram #1, #2, #3, #4, #5 de 24×30 cm et les deux Typogram #6 et #7 de 50×65 cm, réalisés en 2020 sont inspirés d’un jeu chinois, le Tan Gram, casse-tête de formes issues d’un carré qui se décomposent et se recomposent à l’infini. Un jeu formel que l’artiste a transposé aux 26 lettres de l’alphabet pour imaginer une abstraction typographique aux multiples possibles, qu’il convient de contempler sans la déchiffrer, en l’accueillant pour elle-même.

Une langue formelle à l’écart du sens

L’œuvre Abstraction Typographique #3 de 146×97 cm de 2019 s’inscrit également dans cette exploration qui invite à regarder l’œuvre sans chercher à l’interpréter, à en apprécier la beauté plastique sans être guidé ou perturbé par la signification. Accepter et soutenir l’absence de sens, se détacher de l’explication, se laisser porter par le mouvement de l’œuvre. Comme une allégorie de l’artiste au langage incompris confronté au spectateur en demande insistante, en quête de saisie d’une vérité définitive de l’œuvre.
L’œuvre Haiku #6 de 195×130 cm est venue comme un poème visuel, elliptique, énigmatique et évanescent, comme une version assagie et nuancée du langage du tag.
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Abstraction Typographique #13, 2019

Aérosol et acrylique sur toile
146 x 87 cm
Encadrement caisse américaine en chêne naturel
4 300€

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Haïku #6, 2018

Aérosol et acrylique sur toile
195 x 130 cm
Encadrement caisse américaine en châtaignier
7 300€

L’abstraction cosmique

L’œuvre Spleen de 146×97 cm réalisée en 2020, dont le titre est emprunté au poème de Baudelaire, est une abstraction contemplative de la cinétique de la pluie et des dessins de ses stries. Un graphisme stylisé inspiré des estampes japonaises qui représentent les multiples nuances de la pluie. 
L’œuvre L’Horizon des Événements #2 de 195x130cm réalisée en 2020 est inspirée de l’observation des phénomènes cosmiques, de la dynamique astrale qui confronte l’obscurité et la lumière. Une œuvre fascinante qui nous aspire dans une énigme qui est peut-être celle que chacun éprouve de sa propre histoire.

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