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Bushwick, épicentre du street art new-yorkais

Destination Brooklyn pour une promenade dans les rues de Bushwick, un des épicentres du Street Art new-yorkais. Le quartier de Bushwick est une ancienne enclave industrielle en pleine gentrification, suivant de quelques années celle de son quartier voisin Williamsburg. Sa configuration offre un terrain de jeu privilégié pour les street artistes qui ont investi les façades et les rideaux de fer des hangars et bâtiments en friche.

L’histoire d’un quartier parmi les plus défavorisés de New York

Petit retour sur l’histoire singulière du quartier, de son origine jusqu’au projet qui aujourd’hui fait sa réputation auprès des amateurs d’art urbain. Le quartier a été institué quand les premiers colons hollandais se sont installés à Brooklyn au XVIIe siècle. Il était alors nommé Boswijck (signifiant petite ville dans les bois). En 1783 Bushwick faisait partie des 6 towns du comté The Kings créé par la législature d’Albany. Par la suite Brooklyn est devenu un village en 1816 puis une city en 1834. En 1855 Brooklyn s’étend en annexant Bushwick et Williamsburg. À cette période, le quartier de Bushwick se spécialise dans la brasserie avec une immigration européenne, allemande en particulier. Des vagues d’immigration successives vont peupler un quartier cosmopolite, avec l’arrivée des portoricains puis des latinos. Bushwick est l’un des quartiers les plus défavorisés de New York. À la fin des années 70, le Bronx et Bushwick sont le théâtre désolant de scènes surréalistes : des milliers de locataires des tours de logements sociaux incendient leurs habitations pour toucher des primes d’assurances, faute de pouvoir payer les loyers, suite à la diminution des aides d’État. En 1977 un black out coupe Brooklyn d’approvisionnement en électricité pendant 24 heures. Bushwick est alors dévasté par les émeutes et pillages d’une population en révolte.

L’histoire du Bushwick Collective

En 2011, un des habitants du quartier, Joseph Ficalora, a l’idée de fonder un collectif pour promouvoir l’art urbain qui commençait à se déployer au rythme de l’arrivée des artistes, chassés de Williamsburg en raison de l’augmentation des prix, et venus installer leurs ateliers dans les anciens bâtiments industriels. Dans les années 2000, la ville de New York va investir dans un programme de réhabilitation, the Bushwick initiative, pour améliorer la qualité de vie des habitants et lutter contre la délinquance locale. Joseph Ficalora a pensé que les fresques murales pouvaient constituer un moyen d’embellir une zone jusqu’alors peu attractive. Redonner des couleurs à Bushwick était un projet vital pour cet enfant du quartier qui a 12 ans a vu son père assassiné pour quelques dollars dans son portefeuille et une chaîne en or dans les rues insécures des années 90. Les entrepôts de marchandises et garages à l’abandon étaient en effet devenus des points de trafic de drogue, faisant de Bushwick un des hauts lieux de la criminalité. Joseph Ficalora a fondé the Bushwick Collective, qui invite des artistes du monde entier à venir graffer sur les façades du quartier, entraînant les entreprises locales à participer en mettant leurs murs et hangars à disposition. Seule règle : pas de messages offensants ni de propagande politique. Graffitis et fresques monumentales ont donné un nouveau visage au quartier, devenu un musée à ciel ouvert. Portes, façades, boîte aux lettres, trottoirs, rideaux de fer tout est support à la réalisation d’œuvres colorées. Bushwick est devenu en quelques années une plate-forme incontournable du Street Art dans le monde. Chaque premier samedi de juin, the Bushwick collective organise la Blockparty, une journée festive avec DJ, food trucks, un festival durant lequel le public peut assister à la création de fresques murales par des artistes de renom venus du monde entier et séléctionnés par le curateur Joseph Ficalora.

Bushwick ou la culture underground

Après la disparition de 5PointZ building situé dans le Queens qui a longtemps fait figure de centre névralgique du Street Art (fin 2013, le propriétaire a recouvert l’immeuble de peinture blanche avant de faire construire des tours résidentielles), Bushwick est devenu la référence en matière de culture underground new-yorkaise. Une soixantaine d’œuvres ponctuent les rues autour de Jefferson Street,Troutman Street, Moore Street, White Street, Siegel Street, Bogard Street. Le Rooftop de l’entreprise familiale Ficalora, GCM Steels, offre un panorama sur les multiples facettes de la création urbaine qui ont transformé le quartier en une galerie à ciel ouvert. Des œuvres éphémères car renouvelées chaque année, notamment à l’occasion du festival de la BlockParty. Depuis Manhattan la ligne L du métro qui traverse jusqu’à Brooklyn en passant par Williamsburg permet d’accéder facilement à cette promenade au cœur des fresques, à partir de la station de Jefferson Street. Outre le Bushwick Collective, il existe plusieurs « Crew », bandes de graffeurs qui œuvrent à Bushwick. Les artistes qui souhaitent venir investir un support mural du quartier doivent passer par le collectif ou bien par un de ses crews (qui en quelque sorte régulent le territoire s’agissant de la création artistique).

Les œuvres du dernier festival BlockParty, rendez-vous annuel du Bushwick Collective

Les photos que nous vous proposons ici sont celles des fresques réalisées durant le dernier festival en 2011 (reporté de juin à août en raison de la pandémie) qui a marqué le 10e anniversaire du collectif. Ces créations éphémères seront remplacés en juin 2022 lors de la prochaine édition de la BlockParty. Les performances murales sont parfois réalisées en duo, associant des street artistes qui entremêlent leurs univers graphiques et chromatiques pour des rencontres inédites, grâce à l’impulsion de Joseph Ficalora. Pour l’anecdote, Lola, 9 ans, a été la plus jeune artiste du collectif. Venue de Lille, elle a été découverte par Joseph Ficalora en 2004 alors qu’elle commençait à graffer sur un mur à l’occasion d’un voyage familial à Brooklyn.

Les artistes ayant déjà œuvré à Bushwick

Des artistes locaux comme d’autres venus du monde entier ont laissé leur empreinte graphique sur les murs de Bushwick. Pour ne citer qu’eux : Al Diaz, Shepard Fairey, Banksy, Roa, Cost, Revs, Enx, Mast, Never, Nekst, Sticks, Icy & Sot, Buff Monster, Solus, Sipros, Li-Hill, Frank Duval, Oji, Raf urban, Rejac, Monks ‘Art, Adam Fu, Daisey Freedman, JR, Topaz, Yes One, Damien Mitchell, Prvt, Nychos, Smithe, Zimad, Blek le rat, Beau Stanton, Pixel Pancho, Case Mc Claim, Chris Stan, Joe Lurato, Chris Sona, Loomit and Kay, Fkdl, Cabaio Spirito, Sara Erenthal, Dina Saadi, Dede Bandaid, Sonny sundancer, Gemma Gené, Dasic Fernandez, Daek One, Jef Aérosol, Danielle Mashan, Dan Witz, Veng, Reka, Rocky’s art, Joel Artista, Huetak, D*Face…

Avec Quai 36, notre partenaire, un même engagement à mettre l’art urbain au cœur des problématiques d’urbanisme

On retrouve dans le projet du Bushwick Collective un engagement similaire à celui de notre partenaire pour les expositions d’artistes qui travaillent à la fois sur supports urbains et en atelier, Quai 36. En effet, Quai 36 est une maison de production d’art qui a pour vocation de promouvoir l’apport de la création artistique dans le lien social et l’inscrire dans les enjeux de l’urbanisme. Quai 36 développe des projets qui immiscent l’art dans les lieux collectifs transformés en supports de création. Démocratiser l’art en l’introduisant par effraction dans le paysage urbain et transmettre l’intérêt esthétique en dehors des institutions sont des soucis constants qui animent l’énergie mobilisatrice de Quai 36. La structure a été fondée en 2015 par Jonas Ramuz, sur un quai de la Gare du Nord. L’idée était de faire exister au sein de la gare, lieu de passage et de rencontres, réunissant une population de tous horizons, ces graffitis relégués aux périphéries des rails et les accueillir non comme des actes de vandalisme mais comme les témoins d’une créativité remarquable et bien souvent avant-gardiste. Le projet originaire de Quai 36 a été d’inviter 22 artistes à s’approprier la gare, transformant le quai 36 en une véritable résidence artistique. Depuis, ce sont près de 500 artistes, talents émergents ou figures consacrées, français et internationaux, qui sont sollicités et fédérés pour intervenir dans différents types de lieux : friches, bâtiments en phase transitoire, murs, mobilier urbain, trains, autant d’architectures-supports singulières dont la brutalité offre un terrain d’exploration créatrice inédit. Collectivités, entreprises, acteurs des politiques urbaines et culturelles sont mobilisés par Quai 36 qui noue avec différents partenaires des projets d’envergure qui suscitent des rencontres parfois improbables, nourries de vibrations artistiques. Quai 36 œuvre à donner de l’amplitude à ce qui dans l’altérité, peut nous réunir, en décloisonnant ainsi les lieux d’expériences artistiques. Nous avons le plaisir de travailler en collaboration avec Quai 36 : ce partenariat Hatchikian Gallery X Quai 36 est conçu pour donner une visibilité inédite aux artistes en décloisonnant l’espace d’exposition pour l’étendre hors-les-murs, rendant l’art accessible à tout public, novice, amateur, collectionneur, afin de susciter un lien collectif fort tissé d’émerveillements esthétiques. Les scénographies élaborées en partenariat permettent d’explorer le parcours d’un artiste à travers les voies démultipliées de la création et les questionnements auxquels il se confronte pour mieux mettre en perspective le déploiement de son œuvre.

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