Hatchikian Gallery présente des œuvres majeures de Steph Cop à l’hôtel Martinez Cannes. Steph Cop a collaboré à plusieurs reprises avec le chef étoilé de l’hôtel Martinez Cannes Christian Sinicropi, qui trouve l’inspiration gastronomique dans l’art contemporain.
Les œuvres de Steph Cop exposées à l'hôtel Martinez Cannes.
En cet été 2021 un peu particulier à Cannes puisque le 74eme festival international du film se déroule en pleine saison estivale du 6 au 17 juillet, on pourra découvrir quelques œuvres emblématiques de Steph Cop exposées par Hatchikian Gallery dans les espaces de l’iconique palace de la Croisette. Le bronze Black Raw de 220cm dont les reflets évoquent les lignes de l’arbre et sa trajectoire de vie a trouvé sa place dans le jardin de citronniers et d’oliviers, véritable havre de paix où il fait bon s’attabler pour un verre, un dîner musical ou même un petit-déjeuner dans une atmosphère de village provençal. Réalisé en 2019, le bronze Black Raw est la reproduction d’une sculpture en frêne nommée Ashraw qui fait partie des figures qui racontent l’âme des arbres tombés à terre dont l’artiste fait sa matière. Ces figures formelles sont une exploration instrospective d’un rapport de l’Homme à l’arbre, une question essentielle pour Steph Cop dont l’œuvre s’origine d’une immersion dans l’écosystème de l’arbre en forêt du Morvan.
Une promenade artistique dans les espaces du Martinez.
Le Martinez, joyau de la collection Unbound x Hyatt, récemment rénové par le cabinet d’architectes Pierre-Yves Rochon dans un style yachting renouant avec la douceur de l’art de vivre sur la Riviera, offre un cadre privilégié pour contempler les œuvres de Steph Cop. En déambulant dans les espaces de l’hôtel baignés d’une douce lumière, après avoir rencontré Black Raw, on pourra découvrir la sculpture Robur dont la silhouette à la fois abrupte et fine symbolise la force de l’arbre et ses failles de vie, Columnae dont la forme délibérément interrompue témoigne du destin inachevé de l’arbre, Copelini, une figure épurée portant la tension verticale de l’arbre et le Cube, bronze qui représente l’âme et le centre de gravité existentiel de l’arbre dans le mouvement ARO de Steph Cop. A travers ces cinq œuvres majeures de l’artiste, on éprouve la séquence créatrice du mouvement ARO, central dans l’œuvre, séquence marquée par une dynamique d’élévation de la ligne, de mise en tension, d’allégement, de dissymétrie, vers l’avènement alors possible d’une nouvelle gravité qui consacrera l’achèvement et, finalement, le retour au Cube d’où s’est initiée la série. ARO est une recherche consacrée par l’élancement de la forme. Cette verticalité épurée est, pour l’artiste, l’axe de l’élan vital : rester debout. « J’observe les flux du vivant, l’élévation vers le ciel depuis les racines de ceux qui nous tiennent mais aussi la pluie réparatrice qui coule le long des branches jusqu’à s’infiltrer dans la terre pour la nourrir. La verticalité est le secret de l’histoire de l’arbre. Mon premier geste pose une verticale : relever l’arbre tombé à terre. L’arbre debout m’adresse un appel à l’humilité. J’apprivoise d’abord la matière précieuse et unique en allant chercher les volumes, que je déconstruis avec précaution, avec difficulté. Je soustrais les perpendiculaires pour tracer les horizontales et les obliques. Chaque coupe est un spectre du temps qui passe ».
C’est une promenade artistique à la découverte de ce mouvement ARO qui est proposée par Hatchikian Gallery à travers cette exposition, comme une parenthèse enchantée, à l’image de ces rendez-vous d’exception proposés par le Martinez pour faire rayonner la Croisette d’une radieuse élégance.
La figure emblématique Robur dans l’œuvre de Steph Cop et la belle histoire du Robur sculpté dans le séquoia centenaire de Rodez.
La Palme d'Or du chef Sinicropi accueille l'œuvre de Steph Cop comme source inspirante.
Robur et Le Cube sont exposés dans les salons de la Palme d’Or, restaurant gastronomique aux deux macarons Michelin où le chef Sinicropi imagine des assiettes à la manière d’une composition picturale, comme un peintre des saveurs. Les créations culinaires sont présentées comme des œuvres éphémères à déguster sur des collections d’assiettes réalisées spécialement en duo avec son épouse céramiste Catherine Sinicropi.
À la fois instinctive et cérébrale, sa cuisine originelle, inspirée de l’histoire mémorielle du produit, offre une expérience multisensorielle : les saveurs et les notes gustatives sont associées comme une construction olfactive, se déroulent comme une partition de musique ; les dressages chromatiques et le relief des textures créent des nuances de dégustation inédites.
Steph Cop et Christian Sinicropi ont tissé des liens entre leurs deux univers. « J’ai déjà eu l’occasion de travailler avec Steph Cop qui a crée des assiettes pour la Palme d’Or. Son univers singulier m’inspire. Mon approche de la cuisine est en résonance avec sa sensibilité au cycle végétal, sa manière de sculpter des arbres pour en prolonger l’âme et le destin. Ma cuisine raconte toute l’histoire du produit dans son écosystème. Nos créations ont des sources communes », explique le chef, qui a conçu, pour la réouverture de la Palme d’Or après des mois de fermeture des restaurants, une proposition végétale qui transcrit en saveurs l’univers boisé de Steph Cop. La démarche artistique de Steph Cop et celle, gastronomique, de Christian Sinicropi, rencontrent une résonance certaine dans les enjeux environnementaux qui parcourent aujourd’hui nos modes de vie. L’art et la gastronomie éveillent nos sens et participent résolument des défis qui peuvent nous mobiliser et nous rassembler.
Le menu mouvement végétal inspiré par l'univers boisé de Steph Cop.
Le menu végétal proposé à La Palme d’Or est une histoire entre un artiste, Steph Cop, une céramiste, Catherine Sinicropi, et une cuisine originelle
Le premier mouvement est une création autour de l’artichaut : « La couleur bleue pourpre de sa fleur m’a inspiré les notes suivantes : Acidulée, sucrée, bois de chêne liège, violette », indique le chef. La note boisée d’un chêne cher à Steph Cop structure l’architecture des saveurs.
Le deuxième mouvement est un concentré gourmand axé sur la perception d’un légume de saison, le haricot, avec une note de mousse de lichen. Autant d’éléments de l’écosystème de l’arbre que l’on peut rencontrer au fil des pages du livre de Steph Cop et du photographe Balint Põrneczi qui retrace les pérégrinations en forêt, source onirique d’inspiration, l’atelier en Morvan, la gestuelle créatrice, jusqu’à la recherche de l’âme de l’arbre sculpté figurée dans les 9 formes ARO. Un ouvrage dans lequel les photographies, les écrits, et les traces d’une histoire inscrite dans la matière donnent à entrevoir l’indissociable entre l’artiste, son lieu, et l’œuvre.
Le troisième mouvement est un travail autour de la courgette en nuances jaunes et vertes, que le chef décrit comme « un chant gustatif azuréen aux notes de bois fumé et de musc de pollen ».
Le quatrième mouvement met à l’honneur le miel de Gourdon, un parfum de thym et un note d’huile d’olivier, comme une sensation de fraîcheur à l’ombre de la Riviera. Il a été composé par la talentueux chef pâtissier discerné par la guide Michelin Julien Ochando.
Le Martinez au cœur des événements du Festival de Cannes
Chaque année, lors de la soirée précédant l’ouverture du Festival International du Film de Cannes, événement culturel le plus médiatisé au monde, se tient le diner d’accueil du jury à La Palme d’Or. Le chef Sinicropi travaille de longs mois sur la préparation de ce dîner d’exception en réalisant, avec son épouse Catherine, des assiettes en céramique inspirées par la filmographie et l’univers du Président du Jury. Chaque plat du menu est ainsi servi dans une œuvre unique. Le Martinez accueille les plus grandes stars durant cette quinzaine d’effervescence et son histoire est marquée par des moments d’anthologie. Une suite majestueuse d’exception vient d’être inaugurée au dernier étage de l’hôtel, avec un intérieur imaginé par Pierre-Yves Rochon, architecte qui a signé les différentes rénovations du Martinez. Une des plus belles suites d’Europe, avec un panorama époustouflant sur la Croisette depuis la terrasse. Une suite qui s’inscrit dans la légende du cinéma, décorée dans l’esprit de la rencontre entre une actrice et un réalisateur, personnalisée par Isabelle Huppert et Thierry Frémaux, délégué général du Festival.
Découvrez, durant la quinzaine du Festival de Cannes et pendant cette saison estivale, les œuvres de Steph Cop au Martinez ainsi que les affinités créatrices entre l’artiste et le chef, entre l’art et la gastronomie : « La nature convoque tous nos sens. Nous la contemplons, la touchons, l’écoutons, la respirons, la goûtons. Aussi, nous voulions explorer cette amplitude sensorielle dans une expérience gastronomique artistique inspirée de l’arbre dans son écosystème. Nous espérons transmettre cette plénitude créatrice à nos hôtes en inscrivant notre démarche dans le cycle vital. Notre humilité devant la nature n’est pas une posture, elle est la source de notre recherche artistique. C’est cela que nous souhaitons partager, dans ce lieu iconique qu’est le Martinez ».
Découvrez les œuvres de l’artiste Steph Cop dans nos collections et différentes approches de son travail dans nos précédents Art Papers.