© Sonia Szóstak
La peinture figurative de Kornel Zezula.
« Je peins la lumière qui vient de tous les corps », un propos d’Egon Schiele qui compte parmi les inspirations artistiques dont Kornel Zezula nourrit son travail. Les portraits de ce jeune artiste talentueux né à Wroclaw en 1991 et diplômé des beaux-arts de Paris irradient en effet d’une sensualité qui éclaire d’une manière singulière et intimiste les visages et les corps qui ouvrent au mystère de l’autre.
Une pratique artistique aux influences plurielles.
Insatiable d’une culture artistique qui le porte autant vers la littérature, le cinéma, la peinture, la sculpture, Kornel Zezula est empreint de la richesse des nuances de l’être. Si la peinture est son langage, c’est parce que les mots échoueront toujours à approcher la singularité insaisissable de la profondeur de l’être. Cet autre qui irrémédiablement nous échappe, l’artiste le suggère, entre voile et dévoilement, par une esthétique qui donne à entrevoir une part de cette intériorité insondable et si fugace. Un jeu de transparences qui révèle toute la densité des émotions qui affleurent la peau d’un visage et les contours d’une silhouette. Peindre, pour Kornel Zezula, c’est porter un éclairage presque cinématographique sur le mouvement d’une vie intérieure irréductiblement tourmentée de contradictions, de paradoxes, de dualités, et teintée d’une certaine étrangeté. Pour composer ses portraits, l’artiste convoque des inspirations qui s’entremêlent, souterraines et impalpables. C’est la manière d’un photographe comme Peter Lindbergh de placer l’objectif sur la subjectivité de ses modèles, reléguant à l’arrière plan les artifices de la mise en scène tant l’âme apparaît sans fards. Sublimer l’autre sans jamais estomper les traits saillants de ses failles. C’est la description de la lumière d’Oran par Albert Camus qui peut inspirer l’éclairage des visages comme une caresse sur la peau. Ce sont les personnages des romans et pièces de théâtre de Witold Gombrowicz, dont toute la densité se construit dans l’ambivalence de leurs rapports à l’autre. Peindre la lumière qui vient des corps, c’est aller la chercher dans les abysses de l’âme, par la rencontre, l’altérité. La figuration, dans l’œuvre de Kornel Zezula, n’est pas une représentation mais une narration signifiante dont la puissance évocatrice tient à la sensualité du geste artistique, charnel et tactile, se déployant comme une chorégraphie en traits et en couleurs de la gravitation des émotions. Si les portraits de Kornel Zezula saisissent une expression éphémère, elle n’est pas une vérité mais une question, un fragment d’être dans l’instant qui contient tout le vertige d’un passé et d’un possible devenir.
À la découverte de sa nouvelle exposition.
Esthète brillant et érudit, Kornel Zezula compte désormais parmi les artistes permanents de Hatchikian Gallery avec une œuvre qui nous convoque à de troublants face-à-face car c’est toujours notre autoportrait qui se dévoile en contrechamp de l’intime de l’autre que nous livre l’artiste, et nous sommes impatients de voir l’œuvre de ce jeune talent prometteur se déployer dans une singularité déjà bien affirmée.
Découvrir Kornel Zezula à travers l’exposition que nous lui consacrons à partir du 7 mai dans notre Art Loft, un lieu à la fois intimiste et lumineux qui pourra sublimer les œuvres dans un espace où nous nous ferons un plaisir de vous accueillir chaleureusement, sur rendez-vous. Car au-delà de la découverte du travail d’un artiste, l’art nous relie et c’est toujours avec joie que nous échangerons avec vous, pour un moment de partage de nos émotions artistiques.
Hatchikian présente Kornel Zezula, Art Loft 4 rue du Dr Blanche, Paris 16e,
sur rendez-vous à partir du 7 mai 2021.